Comment l’éco-tourisme peut sauver le parc Madidi ?

Rurrenabaque, 30 janvier j’arrive dans cette petite ville bordée par le Rio Béni haut et puissant de par la saison des pluies.

 

Pourtant, je suis déterminée à en apprendre plus sur cette région et découvrir un des recoins de l’Amazonie en passant par ce que l’on appelle en espagnol “la selva”, la jungle; mais également “la pampa” qui s’apparente à une brousse immergée d’eau dans laquelle vie de nombreuses espèces animales. 

 

Je pars donc quelque temps plus tard en expédition de 5 jours avec deux guides, un spécialiste de la pampa et un autre de la selva pour en apprendre le maximum sur cette nature luxuriante et sauvage. 

 

Lors de ces 5 jours les guides me transmettent leur savoir et j’apprends énormément des différentes espèces vivant dans la région, de la manière de se nourrir, se soigner, de vivre en autonomie dans la jungle mais également on discute de leur culture, croyances et combats.

 

J’ai pour habitude quand je voyage de me questionner sur l’impact de mon tourisme sur la nature et les populations locales mais également des effets du changement climatiques dans des zones aussi naturelles. 

 

Je leur pose donc la question; avez vous vu un changement dû au changement climatique ou encore au tourisme ? 

 

Les réponses ne furent pas celles auxquelles je m’attendais. Alors que le résultat du réchauffement climatique est un constat affligeant des deux côtés; 

Pour la pampa des saisons sèches qui durent plus longtemps rendant totalement sèches des zones où vivent normalement des animaux aquatiques comme les dauphins roses, ou encore les caïmans amenant à des incendies macabres détruisant la faune et la flore de la région.

La Bolivie a notamment fait face à l’incendie le plus dévastateur de l’histoire l’été 2024, celui-ci à duré 2 mois et a détruit plus de 4 millions d’hectares dans lesquelles vivaient des populations autochtones et de nombreuses espèces d’animaux.

 

 

 

Orlando, l’expert de la Selva a noté le même changement, un dérèglement de la saison des pluies avec des sécheresses impactant fortement les espèces de faunes et flores vivant dans la jungle mais également les communauté indigènes vivant en autonomie dans la selva. 

 

Cependant quand je leur ai demandé l’impact qu’avait le tourisme sur ces écosystèmes, leur réponses n’ont pas été aussi tranchantes, au contraire. 

 

Ils ne peuvent pas nier le fait que le transport fluvial de touristes par exemple pollue les eaux. Néanmoins, ils ont tous les deux insisté sur l’importance du tourisme pour préserver ces espaces qui font partie du parc Madidi. 

 

Étonnée, je leur ai demandé comment le tourisme pouvait aider à la préservation de l’Amazonie ? 

 

Cette partie de la forêt amazonienne est donc située dans le parc Madidi, considéré comme un véritable trésor écologique et reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle, le parc Madidi s’étend sur près de 19 000 km², il abrite une grande variété d’espèces animales et végétales, dont certaines sont endémiques et en voie de disparition. 

 

Cependant, sa richesse ne se limite pas à sa flore et faune : le parc est également une mine d’or pour les industries extractives, notamment en termes de minéraux, de pétrole et de gaz. Cette combinaison de valeurs naturelles et économiques fait de Madidi un site au cœur de vives convoitises. L’intérêt pour son exploitation croît avec la demande mondiale en ressources naturelles, et certaines factions du gouvernement bolivien cherchent à ouvrir le parc à l’exploitation minière et pétrolière. 

 

C’est dans ce contexte qu’il y a près de 10 ans une lutte armée avait été menée par les indigènes afin de défendre leur terres. 

 

Aujourd’hui, le combat n’est toujours pas fini et les populations craignent les changements politiques instables et la corruption du pays pouvant permettre l’exploitation de ces territoires. 

 

Une des barrières à ces exploitations réside alors dans le tourisme, en effet, l’éco-tourisme permet donc de justifier un intérêt extérieur mais surtout des revenus pouvant en faire profiter l’État. 

 

En 2020, après la pandémie, le gouvernement Bolivien à supprimer une ligne aérienne reliant La Paz à Rurrenabaque, réduisant de manière considérable l’afflux de touristes dans la zone en raison de la route longue et dangereuse. 

Cette décision expliquée par une réduction du nombre de touristes après la pandémie pourrait en réalité être motivée par une mesure plus stratégique; justifier un désintérêt et réduire l’économie liée au tourisme afin de pouvoir exploiter le parc Madidi. 

 

Il est donc important de promouvoir l’éco-tourisme en Amazonie bolivienne afin de participer au maintien de la préservation de la région.

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